Johan HUIZINGA (1872-1945) (1919) Le déclin du Moyen-Age [L'Automne du Moyen-Ag
Johan HUIZINGA (1872-1945) (1919) Le déclin du Moyen-Age [L'Automne du Moyen-Age] Un document produit en version numérique par Jean-Claude Bonnier, bénévole, professeur d'histoire au lycée de Valenciennes, dans le département du nord de la France Courriel: Jean-Claude.Bonnier@wanadoo.fr dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales" fondée dirigée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Site web: http://classiques.uqac.ca/ Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.ca/ Johan Huizinga, Le Déclin du Moyen-Âge 2 Politique d'utilisation de la bibliothèque des Classiques Toute reproduction et rediffusion de nos fichiers est interdite, même avec la mention de leur provenance, sans l’autorisation formelle, écrite, du fondateur des Classiques des sciences sociales, Jean-Marie Tremblay, sociologue. 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Jean-Marie Tremblay, sociologue Fondateur et Président-directeur général, LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES. Johan Huizinga, Le Déclin du Moyen-Âge 3 Johan HUIZINGA Professeur à l'Université de Leyde Le déclin du Moyen-Age édition originale néerlandaise : 1919 Traduit du hollandais par Julia Bastin (1888-1968) chargée de cours à l'université de Bruxelles Préface de Gabriel Hanotaux de l'Académie française Paris, éditions Payot éditions françaises : 1938, 1948, 1975, 1982 et 2002 A partir de 1975, l'ouvrage est publié sous le titre L'Automne du Moyen-Age avec une préface de Jacques Le Goff Ce document est la reproduction de l'édition française de 1948. Il a été réalisé durant l'automne 2010. Johan Huizinga, Le Déclin du Moyen-Âge 4 Table des matières Préface Chapitre I. - L’âpre saveur de la vie Chapitre II. - L'aspiration vers une vie plus belle Chapitre III. - La conception hiérarchique de la société Chapitre IV. - L'idée de chevalerie Chapitre V. - Le rêve d’héroïsme et d'amour Chapitre VI. - Ordres de chevalerie et vœux Chapitre VII. - Importance de l'idée chevaleresque dans l'art militaire et dans la politique Chapitre VIII. - L'amour stylisé Chapitre IX. - Les conventions amoureuses Chapitre X. - Le rêve de vie idyllique Chapitre XI. - La vision de la mort Chapitre XII. - La pensée religieuse se cristallise en images Chapitre XIII. - Types de vies religieuses Chapitre XIV - Émotions et phantasmes religieux Chapitre XV. - Le symbolisme a son déclin Chapitre XVI. - Vers l'abandon des images Chapitre XVII. - Les formes de la pensée reflétées dans la vie pratique Chapitre XVIII. - L'art et la vie Chapitre XIX. - Le sentiment esthétique Johan Huizinga, Le Déclin du Moyen-Âge 5 Chapitre XX. - Le verbe et l'image. I Chapitre XXI. - Le verbe et l'image. II Chapitre XXII. - L'avènement de la forme nouvelle Johan Huizinga, Le Déclin du Moyen-Âge 6 PRÉFACE Retour à la table des matières Ceux qui avaient pu prendre connaissance du livre de M. J. Huizinga, professeur à l'Université de Leyde, LE DÉCLIN DU MOYEN AGE, avaient le vif désir de le voir traduit en français. C'est, en effet, un livre-maître; et Mlle J. Bastin, chargée de cours à l'Université de Bruxelles, rend un grand service à l'histoire générale et à l'histoire de France en particulier, en nous donnant cet ouvrage traduit d'une manière à la fois sobre et brillante, reflet exact du texte qui lui fut confié. Comme au beau temps du Moyen Age, l'écuyer est un fidèle second du chevalier. Il y a des AGES dans l'histoire, telle est la conclusion qui se dégage de cette lecture pleine de choses et pleine de sens, où une époque tout entière est étudiée à la loupe dans son « déclin », c'est-à-dire au moment où, en se désagrégeant, elle expose mieux sa nature par sa décomposition même. Il y a des AGES en histoire ; les époques ont un caractère propre, une personnalité tranchée qui, avec des traits et des survivances héréditaires, leur impose une destinée, une vocation, comme aux individus. Par leurs grandeurs et par leurs égarements, elles se distinguent les unes des autres... Parmi elles, il est vrai, et c'est le cas de celle-ci, il en est qui ne servent guère que d'anneaux dans-la chaîne des temps : ce ne sont pas des âges montants, des âges-sommets, ce sont des âges descendants, glissant vers l'abîme par plis et affaissements de terrain ; en un mot, ce sont des époques de « déclin ». Entre le Moyen Age et la Renaissance, la période qu'a étudiée M. Huizinga est telle: en déformant l'âge précédent, elle le transforme en l'âge suivant par un mouvement insensible et une pente qui l'entraîne à son insu. Elle enterre le Moyen Age dans une pompe solennelle et lugubre et creuse le terrain où va germer la Renaissance. Histoire émouvante et secrète; combien différente de cette « Histoire-manuel », tant raillée aujourd'hui. L'érudition de M. Huizinga nous tient en son laboratoire ; et nous assistons, par l'analyse des infiniment petits, à une reconstitution après dissection. Qu'on lise le livre avec la profonde attention qu'il mérite : on y trouvera, à chaque Johan Huizinga, Le Déclin du Moyen-Âge 7 page, une matière forte et dépouillée, nais qu'il est impossible de présenter par tranches : c'est ce qui explique l'embarras de cette préface. Indiquons donc, seulement, l'idée générale qui nous paraît se dégager de sa captivante lecture. Encore une fois, cette étude consciencieuse prouve qu'il y a des AGES en histoire et que leur ordre, leur série, le caractère de chacun d'eux sont en contradiction avec la fameuse loi du progrès. Le développement qu'on affirme être celui de la civilisation dans le sens d'un gain perpétuel, d'une élévation constante et d'une amélioration à jamais acquise, par un mouvement automatique et sans recul, n'y apparaît nullement. Imaginée au XVIIIe siècle, jaillie du cerveau d'intellectuels orgueilleux et mécontents, cette prétendue loi a été promulguée et acceptée sans autre démonstration dans un temps où la « philosophie » en lançait et en acceptait bien d'autres. Aujourd'hui, elle nous donne l'impression d'un mythe forgé par la parade révolutionnaire. Pasteur disait, un jour, devant moi, à Taine qui le poussait sur la morale de la Science : « Vous ne trouverez pas cela dans nos cornues »; de même, les historiens pourraient dire à Condorcet : « Vous ne trouverez pas cela dans nos dossiers. » La plus longue de toutes les histoires humaines, l'histoire d’Égypte autoriserait plutôt l'idée contraire : au début, unité, grandeur, puissance ; à la fin décadence, misère, anarchie. Si une notion paraît se dégager de l'histoire d'un « déclin », telle qu'elle est écrite par M. Huizinga, ce serait plutôt la notion du mérite et du démérite pour les générations comme pour les individus, avec récompense ou châtiment élevant ou abaissant la descendance. Nous sommes agis par nos pères et nous agissons dans nos enfants. Ils ne s'absolvent du passé que nous leur avons légué que par un effort qui leur est propre et qui corrige ou achève ce que nous leur avons laissé d'imparfait ou d'incomplet. Grande loi de justice solidaire qui, par un effet contraire au déterminisme de la « loi du progrès », unit la famille humaine dans une interdépendance séculaire soit de défaillance, soit d'élan et, finalement, de responsabilité. Le « déclin » du Moyen Age commence par un double crime, l'assassinat de la rue Barbette et la surprise du pont de Montereau ; et ces deux crimes sont les résultantes d'un délabrement moral remontant aux années antérieures. Un tel affaiblissement de la conscience collective venait, à mon avis, d'une sorte d'épicurisme en réaction contre la sévère exigence du haut Moyen Age, et cet affaiblissement s'était manifesté, littérairement et socialement, par le succès inouï du plus mal connu de tous les poèmes ennuyeux : le Roman de la Rose. Dans la période d'apogée, la religion de saint Bernard et de saint Louis, la chevalerie des chansons de geste, la politique de notre saint Roi, le rêve de l'amour courtois, l'élan risqué des dernières cathédrales, tout et tous avaient pris leur point de mire trop haut. On demandait un effort excessif aux puissances humaines. Les élites, entraînées par un retour prématuré vers les lettres antiques et, par les lettres, vers le paganisme, se détournaient des masses populaires et se perdaient dans l'erreur d'un Joachimisme abstrait et d'un Johan Huizinga, Le Déclin du Moyen-Âge 8 verbalisme sans merci. uploads/Litterature/ huizinga-le-declin-du-moyen-age-pdf.pdf
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- Publié le Oct 10, 2021
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