Institut Biblique et Missionnaire Emmaüs L’humilité : Le secret de la vraie gra

Institut Biblique et Missionnaire Emmaüs L’humilité : Le secret de la vraie grandeur Marc 9.33-37 Travail de diplôme présenté par Liliane Zimmermann Sous la direction de Monsieur Daniel Arnold Mars 2008 L’humilité: le secret de la vraie grandeur © 2008 Liliane Zimmermann Ce document est mis à disposition sur le site www.universdelabible.net avec l’aimable autorisation de l’auteur et de l’Institut Biblique et Missionnaire Emmaüs. Sa consultation et son téléchargement sont strictement réservés à un usage personnel et privé. Toute publication à des fins commerciales et toute duplication du contenu de ce document ou d’une partie de son contenu sont strictement interdites. Toute citation de 500 mots ou plus de ce document est soumise à une autorisation écrite de la part de la Société Biblique de Genève au nom de l’auteur et de l’Institut Biblique et Missionnaire Emmaüs. Pour toute citation de moins de 500 mots de ce document le nom de l’auteur, le titre du document et son adresse Internet doivent être mentionnés. Site Internet de l’institut: http://www.institut-emmaus.ch 2 L’humilité : le secret de la vraie grandeur Marc 9.33-37 1 Table des matières 1 Table des matières...................................................................................................... 2 2 Introduction ................................................................................................................. 3 3 Contexte de la péricope .............................................................................................. 4 3.1 L’Evangile de Marc.............................................................................................. 4 3.1.1 Auteur et date de rédaction ......................................................................... 4 3.1.2 Destinataires................................................................................................ 5 3.1.3 But ............................................................................................................... 5 3.1.4 Structure du livre ......................................................................................... 5 3.2 Contexte immédiat de Marc 9.2-32 ..................................................................... 6 3.2.1 Transfiguration et gloire (Mc 9.2-13) ........................................................... 7 3.2.2 Puissance et mission (Mc 9.14-29) ............................................................. 8 3.2.3 Passion et souffrance (Mc 9.30-32)........................................................... 10 3.3 Comparaison synoptique du récit de Marc 9.33-37........................................... 10 3.4 Interprétation de la synopse.............................................................................. 11 3.4.1 Le récit dans l’Evangile de Marc (Mc 9.33-37) .......................................... 11 3.4.2 Le récit dans l’Evangile de Matthieu (Mt 18.1-14) ..................................... 11 3.4.3 Le récit dans l’Evangile de Luc (Lc 9.46-48) ............................................. 12 4 La grandeur (Marc 9.33-34) ...................................................................................... 12 4.1 Regard sur l’attitude des disciples..................................................................... 12 4.1.1 Leurs préoccupations ................................................................................ 12 4.1.2 Leur silence ............................................................................................... 13 4.2 Une perception de la grandeur.......................................................................... 14 4.2.1 La vision des disciples concernant la grandeur......................................... 15 5 Le secret de la vraie grandeur : l’humilité (Marc 9.35-37)......................................... 17 5.1 Un autre regard ................................................................................................. 17 5.1.1 L’enseignement de Jésus.......................................................................... 17 5.1.1.1 A la maison............................................................................................ 18 5.1.1.2 La position assise.................................................................................. 18 5.1.1.3 Jésus appelle les douze ........................................................................ 19 5.1.1.4 Si quelqu’un veut ................................................................................... 19 5.1.2 Etre le dernier de tous, être le serviteur de tous........................................ 19 5.1.2.1 Etre «  »......................................................................................... 20 5.1.2.2 Dernier « s»................................................................................ 20 5.1.2.3 Le serviteur « s » ...................................................................... 20 5.1.3 Définition de l’humilité................................................................................ 22 5.2 L’exemple des petits (Marc 9.36-37)................................................................. 24 5.2.1 Perception de l’enfant dans la société gréco-romaine............................... 24 5.2.2 L’enfant chez les Juifs ............................................................................... 25 5.2.3 La signification de l’enfant pour les disciples............................................. 25 5.2.4 L’illustration de Jésus ................................................................................ 26 5.3 Grandeur éternelle du Christ............................................................................. 27 5.3.1 L’abaissement volontaire de Jésus ........................................................... 27 5.3.2 Une attitude de dépendance envers Dieu ................................................. 28 5.3.3 Jésus, le serviteur par excellence ............................................................. 28 6 Difficultés de la mise en pratique .............................................................................. 29 6.1 Pour les disciples .............................................................................................. 29 6.2 Pour nous.......................................................................................................... 30 7 Conclusion ................................................................................................................ 31 8 Annexes .................................................................................................................... 33 8.1 Tableau synoptique du récit de Marc 9.33-37 ................................................... 33 9 Bibliographie ............................................................................................................. 35 3 2 Introduction Le désir d’être grand est lié à la condition de l’homme, depuis le jardin d’Eden. L’aspiration à l’élévation a conduit l’homme à la déchéance totale. En effet, Adam voulait être aussi grand que Dieu. Cette illusion trompeuse a entrainé l’expulsion du jardin. Depuis la nuit des temps, tous les fils d’Adam rêvent ou aspirent à la grandeur. Si ce sentiment de grandeur est présent chez les chrétiens, il l’est encore bien plus dans la société sans Christ. La recherche de la grandeur semble être la seule motivation des hommes et parait être l’unique sens à leur vie. Dans cette perspective, cette démarche ouvre la voie à la compétition, à la rivalité, au culte de soi. Cela n’est pas sans conséquences. Le mépris, l’orgueil, le rabaissement des autres, et parfois même le crime sont des méthodes usuelles pour obtenir une place d’honneur. L’accumulation de richesses, de titres olympiques, de biens immobiliers, d’oscars… offre une grandeur aux hommes et aux femmes de ce monde. Ils ont enfin le sentiment d’exister, d’avoir de la valeur. La gloire et tout son cortège d’ingrédients semblent être la seule nourriture des grands de ce monde. Le culte de l’homme est très présent dans cette optique. Compter sur ses capacités, sur son intelligence, ne rien devoir à personne sont des atouts qui permettent de sortir du lot. L’autre n’est plus nécessaire, si ce n’est pour être un marchepied afin de s’élever davantage. L’arrogance des grands, leur fierté et leur insouciance témoignent parfois d’une grandeur qui fait du mal. A toutes les époques et dans toutes les générations, la terre a porté de grands hommes (Napoléon, Churchill, Néron, Hitler…). Mais tous sont morts, parfois pauvres, assassinés, illustrant ainsi la vanité de la vie d’un homme. Cela nous pose un problème majeur. Quel est l’intérêt de cette grandeur ? Elle est si éphémère et si passagère. Tous ces efforts peuvent s’écrouler en une seconde. Est-ce là la grandeur ? Ou bien en existe-t-il une autre ? Quelle est la meilleure manière de s’élever, et ce, éternellement ? Ces questions nous conduiront inexorablement à une vision biblique de la grandeur. La Bible nous révèle le secret de la vraie grandeur. Une grandeur qui ne disparaît pas, une grandeur définitivement acquise. Mais comment y parvenir ? Dans le texte de Marc 9.33-37, nous découvrirons, au travers de l’enseignement de Jésus, ce secret qui n’est autre que l’humilité. Au travers de leur dispute, les disciples vont offrir à Jésus une occasion magistrale pour enseigner le chemin de la vraie grandeur. De même, ce passage nous montre que l’aspiration à la grandeur est non seulement liée à notre société, mais aussi à notre qualité d’êtres humains, puisque même les personnes nées de nouveau y aspirent. Le problème de la grandeur s’étend alors au cœur de 4 l’entourage de Jésus. Ce qui soulève une deuxième question. Comment les chrétiens perçoivent-ils la grandeur ? Les crises de leadership, les aspirations à diriger la louange, à prêcher, l’orgueil spirituel, la suffisance de certains sont les signes d’une maladie bien plus profonde, qui, idéalement, ne devrait pas exister au cœur de l’Eglise. Ces observations nous conduisent à constater que la société, ainsi que notre nature pécheresse a une très grande influence sur l’Eglise. L’objectif de ce travail sera de mettre en évidence l’importance de l’humilité comme secret de la vraie grandeur, dans une société où ce mot est considéré comme une faiblesse, une bassesse, quand elle n’est pas niée. Dans une analyse rigoureuse, nous vous présenterons le contexte de notre péricope, ainsi qu’une comparaison synoptique du récit. Puis, nous porterons le regard sur la véritable préoccupation des disciples. Nous analyserons l’enseignement de Jésus concernant « le dernier » et « le serviteur de tous », ainsi que son illustration du petit enfant. Notre travail nous mènera ensuite à la personne de Jésus-Christ, modèle par excellence de l’humilité. Enfin, nous essaierons de suggérer quelques pistes pour une mise en pratique de ce défi de l’humilité, « secret de la vraie grandeur ». 3 Contexte de la péricope 3.1 L’Evangile de Marc 3.1.1 Auteur et date de rédaction L’écrit ne porte pas de nom d’auteur, mais la tradition unanime l’attribue à Jean Marc, cousin de Barnabas, compagnon de Paul et de Pierre.1 Marc est donc un surnom (Actes 12.12, 25) ; ailleurs le livre des Actes le désigne sous son premier nom : Jean (Actes 13.5).2 Bien que Marc n’ait pas été lui-même apôtre, il a rédigé son Evangile sous l’autorité de Pierre.3 C’est au travers de lui que Marc s’est converti. Pierre l’appelle fils, dans le même sens que Paul a appliqué ce terme à Timothée. Concernant la date de rédaction, les témoignages des Pères de l‘Eglise ne sont pas clairs. Certains pensent que Jean Marc aurait écrit du vivant de Pierre, d’autres après sa 1 Alfred, Kuen, Soixante-six en un, St-Légier, 2001, p. 167. 2 Alfred, Kuen, Pache, René, Nouveau Dictionnaire biblique révisé et augmenté, St-Légier, 1992, (Art. « Marc », p. 814). Jean était son nom juif et Marcus son nom latin. 3 Alfred, Kuen, Soixante-six en un, St-Légier, 2001, p. 167. Papias, un disciple immédiat des apôtres, nous dit que Marc est « devenu secrétaire de Pierre ; il écrivit tout ce dont il se souvint, soit les choses dites, soit les choses faites » en veillant à « ne rien omettre de ce qu’il avait entendu et ne l’altérer en rien » (cité par Eusebe, H.E., 3.3-9.15). Irénée (Adv. Haer., 3.1.1), le Prologue anti-marcionite (du 2ème siècle) et toute la tradition ultérieure confirme ce témoignage. 5 mort. L’approche classique est de dire que Marc a écrit son Evangile après Matthieu et Luc.4 Nous pouvons alors situer sa rédaction entre l’an 64 et l’an 68.5 3.1.2 Destinataires Marc rédige son Evangile à Rome, quelques années après Luc.6 uploads/Litterature/ zimmermann-humilite-vraie-grandeur-pdf.pdf

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