APPROCHES ET MODÈLES DE LA TRADUCTION Katarzyna Kulczycka Olga Wolna Il existe
APPROCHES ET MODÈLES DE LA TRADUCTION Katarzyna Kulczycka Olga Wolna Il existe de nombreuses approches explicatives de la traduction. Chaque approche se caractérise, en règle générale, par une terminologie propre, des catégories spécifiques et une méthodologie distincte. On peut distinguer aussi des courants différents dans une même approche. La combinaison des plusieurs approches ne peut qu'enrichir la traductologie. I. LES APPROCHES LINGUISTIQUES • Introduction : - La relation entre linguistique et traduction peut être résumée de 2 orientations principales : les acquis de la linguistique peuvent étre appliqués à la pratique de la traduction la théorie linguistique peut se développer grâce à la traduction pratique Aujourd’hui c’est clair que la linguistique s'intéresse aux langues et au langage tandis que la traduction s'occupe des traducteurs et des traductions. -Il y a plusieurs courants linguistiques et chacun propose une explication propre et des techniques spécifiques, parce que chacun envisage les phénomènes observés à un niveau différent : le « mot », la « phrase » ou encore le « texte ». - La linguistique joue un rôle moteur dans le développement de la traductologie et en même temps elle présente certaines inconséquences qui créent le fossé entre ces deux disciplines. -L’un des premiers ouvrages à adopter une approche linguistique- « L’introduction à la théorie de la traduction » d’Andrei Fedorov postule que « toute la théorie de la traduction doit être incorporée dans l’ensemble des disciplines linguistiques ». -La première vraie méthode de traduction à la base des apports de la linguistique a été publiée par Vinay et Darbelnet en « Stylistique comparée du francais et de l’anglais ». -L’approche fonctionnelle – s’inspire des travaux de linguiste britannique J.R.Firth, qui a défini le contexte comme un phénomène qui a une importance cruciale et renvoie aux éléments comme les actants, l’action, l’espace et le temps qui doivent être pris en considération pour saisir le sens du message. 1. L'approche « stylistique comparée » A la base de l’ouvrage de Vinay et Darbelnet « La stylistique comparée du francais et de l’anglais ». Ces auteurs réunissent la traductologie à la linguistique et des éléments aux autres disciplines comme la stylistique, ou la psychologie et donnent une première véritable méthode de traduction. a) Les auteurs définissent des critères de base qui permettent d’analyser des procédés de traduction : • Servitude et option • Traduction et surtraduction • Bon usage et langue vulgaire b) L’application des critères leur permet de distinguer 7 procédés techniques de traduction : • Procédés directs L’emprunt Le calque La traduction littérale • Procédés indirects : La transposition La modulation L’équivalence L’adaptation c) Ils définissent « l’unité de traduction »comme le plus petit segment de l’énoncé dont la cohérence des signes est telle qu’ils ne doivent pas être traduits séparément ». Ils distingues 4 types d’unités de traduction : • « les unités fonctionnelles » - les unités qui ont les mêmes fonctions grammaticales dans les deux langues • « les unités sémantiques » - les unités qui possèdent le même sens dans les deux langues • « les unités dialectiques » - les unités qui procèdent du même raisonnement • « les unités prosodiques » - les unités qui impliquent la même intonation d) Cette division était souvent critiquée. Par exemple, Seleskovitch et Lederer proposent de remplacer les « unités de traduction » par des « unités de sens » ( le plus petit élément qui permette de créer l’équivalence en traduction) tandis que Larose propose le « sémiotème » (comme une unité de traduction. Cette approche n’existe plus parce qu’elle oubliait des équivalences textuelles qui font une base du processus de traduction. 2. L'approche « linguistique théorique » A la base de l’ouvrage « Les problèmes théoriques de la traduction » de Georges Mounin. - Les années 1960 - le temps du triomphe de la linguistique, sous l’effet du structuralisme. - La traduction est « un contact de langues, un fait de bilinguisme » - L’objectif est de faire accéder la traductologie au rang de « science », mais Mounin ne voit pas d’autres possibilités que de passer par la linguistique. - La question de l’intraduisible – selon Mounin la traduction n’est pas toujours possible. - La traduction comme une opération relative dans son succès et variable dans les niveaux de la communication. 3. L'approche « linguistique appliquée » A la base de l’ouvrage « A Linguistic Theory of Translation » écrit par Catford. La linguistique appliquée est une branche de la linguistique qui s’occupe davantage des applications pratiques de la langue. - « La traduction est une opération réalisée sur les langues : un processus de substitution d’un texte dans une langue par un texte dans une autre langue » - Catford distingue certaines types de traduction : a) La traduction « intégrale » par opposition à la traduction « partielle » b)La traduction « totale » par opposition à la traduction « restrictive » - La critique : cette approche a été critiquée pour deux raisons : a) Tous les traductologues sont sûrs que la traduction « totale » n’existe pas. b) Cette approche ne contient pas la dimension « dynamique » de la traduction. 4. L'approche sociolinguistique A la base de l’ouvrage « Les Fondements sociolinguistiques de la traduction» écrit par Maurice Pergnier. La sociolinguistique examine la langue dans son contexte social à partir du langage concret. Elle s’est formée dans les années 1960 aux Etats-Unis et s’occupe aussi des différences socioculturelles, des politiques linguistiques et de l’économie de la traduction - M.Pergnier étudie le caractère vague du terme « la traduction » qui est décrit dans 3 acceptions de la traduction : a) Le terme désigne un « résultat »– le texte traduit est une traduction. b) Le terme désigne une « opération »– l’opération de reformulation mentale est une traduction. c) Le terme désigne une « comparaison » - les deux objets comparés sont des traductions. - Le refus du recours exlucif à la linguistique dans l’étude de la traduction, par l’Ecole de Paris (Seleskovitch et Lederer). II. L'APPROCHE HERMENEUTIQUE Herméneutique- une méthode d'interprétation initiée par les auteurs romantiques allemands. Friedrich Schleiermacher- était un principal promoteur de cette méthode. Il estimait que pendant le proccesus de la traduction on doit « se mettre dans la peau de l'auteur » pour sentir et réfléchir comme lui. - L'herméneutique traductionnelle à la base d’« After Babel » de George Steiner. « Comprendre, c'est traduire »- comprendre nécessite interpréter. Cette interprétation est indispensable à tous les niveaux, de la division du texte jusqu'au choix final des équivalences- un exemple de Shakespeare. Le traducteur doit aussi interpréter l'idiolect individuel de l'auteur en obéissant au contexte historique. Le parcours herméneutique proposé par Steiner se compose de 4 étapes: a)« Un élan de confiance » - le traducteur accepte le texte source et lui fait confiance. b) « L'agréssion » - le traducteur s'attaque au texte pour extraire le sens qui l'intéresse. c) « L'incorporation » - après avoir obtenu le sens, le traducteur produit des « traductions assimilatrices » qui élimine tous signes de l'origine étrangère d) « Restitution » - à la fin, le traducteur rétablit l'équilibre entre le texte source et le texte cible. Ce parcours ne permet pas d'arriver à la traduction parfaite, on doit se contenter d’une bonne traduction. III. LES APPROCHES IDEOLOGIQUES : L’idéologie est un ensemble d’idées orientées vers l’action politique. L’approche idéologique s’occupe des questions qui concernent la traduction motivée idéologiquement, un problème comment séparer notre vision du monde de l’idéologie afin de ne pas polluer la traduction et le débat sur la « fidélité » à la source ( qui oppose la traduction « littérale » à la traduction « libre »). - Berman fait une distinction entre les traductions : a) « ethnocentriques » qui adoptent le point de vue de la langue d'arrivée, b) « hypertextuelles » qui privilégient les liens entre les textes des différentes cultures. - Penrod distingue deux grandes tendances idéologiques: a) « la naturalisation » des éléments contenus dans la traduction b) « l'exotisation » qui préserve les éléments originaux - Des aspects différents des approches idéologiques: a) La censure des traductions – selon Lefevere, il y a toujours des oeuvres censurées considerées comme audacieuses dans certaines cultures parce que les considérations linguistiques entrent en conflit avec des considérations idéologiques. b) Le colonialisme européen – selon Niranjana, la traduction renforce les représentations dominantes du colonisé. Il y a la différence entre les traductions des colonisateurs. La traduction n'échappe pas à son temps et elle suit l'évolution idéologique de son époque. c) L'impérialisme culturel – selon Meschonnic, un imperialisme culturel tend à oublier son histoire, donc à méconnaître le rôle historique de la traduction et des emprunts dans sa culture. - Il y avait une critique sévère des certains théoriciens occidentaux qui essaient d'être « objectifs » et « neutres » dans la traduction. De cette manière, la traduction masque une dimension idéologique. IV. L'APPROCHE POETOLOGIQUE 1. La poétique est l'étude de l'art littéraire comme une création uploads/Philosophie/ courants-et-approches-en-traductologie.pdf
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- Publié le Apv 01, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
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