Centre Sèvres – Facultés jésuites de Paris LA MODERNITÉ ET LA RAISON HABERMAS E

Centre Sèvres – Facultés jésuites de Paris LA MODERNITÉ ET LA RAISON HABERMAS ET HEGEL Author(s): Tom ROCKMORE Source: Archives de Philosophie, Vol. 52, No. 2 (AVRIL-JUIN 1989), pp. 177-190 Published by: Centre Sèvres – Facultés jésuites de Paris Stable URL: http://www.jstor.org/stable/43036559 Accessed: 25-11-2016 17:19 UTC REFERENCES Linked references are available on JSTOR for this article: http://www.jstor.org/stable/43036559?seq=1&cid=pdf-reference#references_tab_contents You may need to log in to JSTOR to access the linked references. JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org. Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at http://about.jstor.org/terms Centre Sèvres – Facultés jésuites de Paris is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de Philosophie This content downloaded from 130.64.11.153 on Fri, 25 Nov 2016 17:19:57 UTC All use subject to http://about.jstor.org/terms Archives de Philosophie 52, 1989, 177-190 LA MODERNITÉ ET LA RAISON HABERMAS ET HEGEL par Tom ROCKMORE Duquesne University RÉSUMÉ : La période moderne est envisagée ici en perspective philosophique. Après un résumé et une discussion critique de l'analyse proposée par Habermas, centrée sur Hegel, on s'efforce d'identifier le rôle légitime de la philosophie concernant un tel thème. SUMMARY : This paper provides a philosophical analysis of the concept of modernity. After a summary and critical discussion of Habermas's view of modernity, with special attention to Hegel, I analyse the legitimate role of philosophy with respect to the theme of modernity. La période moderne est envisagée ici dans une perpsective philosophique. Pendant ces dernières années la modernité est devenue un thème philoso- phique de plus en plus populaire, objet de bien des livres très largement de nature philosophique. Il suffit d'y jeter un rapide coup d'oeil pour se rendre compte qu'ils apportent sur ce sujet plus de chaleur que de lumière.1 Beaucoup se contentent d'exposer différents aspects rapprochés seulement en vue de la discussion. La plupart de ces études ne prêtent pas une attention suffisante à des questions connexes sous-jacentes, particulièrement à des questions épistémologiques que l'on ne peut négliger. Alors que les discus- sions philosophiques traditionnelles demandent souvent des années de préparation avant que l'on puisse formuler une nouvelle position, le débat 1 . Comme choix représentatif, voir les ouvrages récents : David Frisby, Fragments of Modernity in the Work of Simmel, Kracauer, and Benjamin, Cambridge : MIT Press, 1986 ; C.R. Badcock, Madness and Modernity, Oxford : Basil Blackwell, 1983 ; Marshall Berman, All that is Solid Melts in Air, New York : Simon and Schuster, 1982 ; Lawrence Cahoone, The Dilemma of Modernity, Albany : State University of New York Press, 1988 ; David Kolb, The Critique of Pure Modernity, Chicago : University of Chicago Press, 1987 ; Gianni Vattimo, La fine della modernità, Napoli : Garzanti, 1985 ; Michel Henry, La Barbarie, Paris : Grasset, 1987 ; A. Finkielkraut, La défaite de la pensée, Paris : Gallimard, 1987. This content downloaded from 130.64.11.153 on Fri, 25 Nov 2016 17:19:57 UTC All use subject to http://about.jstor.org/terms 178 T ROCKMORE sur la modernité se développe très v comparaison avec la lenteur habitue phique. Cela indique peut-être que contributions apportées sont superf On peut raisonnablement se deman récemment si ensorcelés par la mode est l'intérêt croissant porté à la nat tel le post-modernisme français. L nisme est complexe et a provoqué un que, quelle que soit la position adop renvoie manifestement dans le tem comme étant lui-même un successeu de signification que comme une pér selon les points de vue, la suit ou rom de tenir que l'intérêt pour la moder discussion philosophique est le larg penseurs du dix-neuvième siècle et d Marx, Nietzsche et Weber. Cela suf modernité n'est pas seulement un « contemporain mais aussi plus ancien conjecture. Avant d'aborder le thème il nous faut tout au moins commencer par comprendre ce que signifie « modernité ». Or, bien que ce terme et des termes connexes soient employés fréquemment, il est intéressant de remar- quer que le terme « modernité » est beaucoup plus ancien que la période moderne. Si nous faisons commencer celle-ci vers 1500, nous pouvons noter que, en latin, le terme « modernus » a été employé dès la fin du cinquième siècle et, en français, selon le Petit Robert, le terme « moderne » apparaît dès 1361. Cela indique que les idées de la modernité et même le problème de la modernité - si problème il y a - sont plus anciens que les temps modernes. En un sens donc le problème de la modernité était déjà présent avant la période moderne, étant donné qu'il a toujours été présent. Chaque période a été moderne à un certain temps et le problème que cela peut présenter n'a jamais été totalement absent. Nous devons distinguer « modernité » d'autres termes apparentés plus connus comme « modernisme » et « moderniste ». « Modernisme » désigne un mouvement dans la pensée religieuse chrétienne, spécialement catholique, concernant l'effort pour réconcilier la science avec la religion et la critique historique avec la croyance. Pour les catholiques ce mouvement se termina avec un décret papal en 1907. Récemment il a été ressuscité sous une forme différente par Lyotard affirmant qu'une science est moderne si elle se légitime elle-même en termes d'un métarécit.2 On considère souvent comme 2. Cf. Jean-François Lyotard, La condition post-moderne. Éditions de Minuit, Paris, 1979 This content downloaded from 130.64.11.153 on Fri, 25 Nov 2016 17:19:57 UTC All use subject to http://about.jstor.org/terms LA MODERNITÉ ET LA RAISON 1 79 modernistes différentes sortes de culture, telles que la peinture ou m poésie, par exemple la peinture non-représentationnelle de Kandinsky marque le commencement de l'art moderne.3 En ce qui nous concern modernité sera employé comme un terme général pour décrire la pé moderne quelle que soit sa délimitation, en y incluant différents déve ments culturels et intellectuels. Assurément cela n'est au plus q description très vague. Dire plus, présenter une compréhension plus p de la période moderne, serait préjuger de la discussion sur la modernité qu'elle ne commence. Évidemment il y a plus d'une théorie, même plus qu'une théorie ph phique, de la modernité. En philosophie cette période a été considér partir de différents points de vue, y compris la révolte contre la traditi temps des Lumières (Kant), l'idée de légitimité (Löwith, Blumenber développement de la technologie (Heidegger, Ellul), le progrès (Rous Nietzsche), une nouvelle forme d'organisation économique (Marx, We etc. Chacune de ces approches a des patrons importants et influ Chacune de ces manières de comprendre la période moderne apporte lumière sur cet objet. Aucune d'elles ne fournit l'analyse totale et, pouvons le supposer, aucune n'est totalement fausse ou totalement vr Ces différentes façons d'analyser la période moderne impliquent ce nement qu'elles s'excluent l'une l'autre. Chacune d'elles veut apporter manière différente et finalement satisfaisante, laquelle seule nous appre tout d'une manière compréhensible. Il se peut, cependant, que des poi vue supposés différer spécifiquement ne diffèrent qu'en partie car ils o commun une perspective, ou un angle de vision plus large. Ils ont a quelque chose de commun, et nous avons à le décrire. Or un élé commun est l'approche de la modernité en termes rationalistes, à par la perspective de la raison. On est même tenté de suggérer qu'une pré pation portant sur le logocentrisme est actuellement un trait dominant modernité, tout au moins telle qu'elle est comprise couramment. La ph phie a toujours pensé que la raison était son instrument et, à l'occasio affaire principale. Cette tendance logocentrique, pour user de ce term mode, est largement répandue dans la discussion récente de la moder (traduction : par Geoff Bennington & Brian Massuni, The Postmodern Condition. A Re Knowledge, Minneapolis University of Minnesota Press, 1984, p. xxiii). Remarquo l'intérêt de Lyotard pour la légitimation épistémologique est fondamentalement différ l'intérêt propre à Löwith et Blumenberg pour la légitimation d'une période entière. 3. Cf. sur ce point, Michel Henry, Voir l'invisible, Paris, François Burin, 1988, p. 9 4. Parmi les exemples : Lyotard croit que la science est moderne quand elle se lé elle-même grâce à un métadiscours. L'insistance de Weber, et après lui de Lukács rationalité mathématique du capitalisme, l'analyse de Marx de la logique des biens de co mation, l'argument de Cassirer contre Hegel, aigument assurant que cette période représen manque de foi dans le système et le tournant vers un nouveau modèle de la raison em à la science naturelle, la tendance de Brinton à identifier modernité et les Lumières comme de la Raison, ou la perte de la culture entraînant une montée de la barbarie telle que la déf Henry, Henri-Lévy et Finkielkraut. This content downloaded from 130.64.11.153 on Fri, 25 Nov 2016 17:19:57 UTC All use subject to http://about.jstor.org/terms 180 T. ROCKMORE Si, comme je le crois, un des fils com par ailleurs disparates de la modern philosophique uploads/Philosophie/ la-modernite-et-la-raison-hegel-et-habermas.pdf

  • 22
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager