Le libéralisme est un mouvement intellectuel né dans l’Europe des Lumières aux

Le libéralisme est un mouvement intellectuel né dans l’Europe des Lumières aux XVII e et XVIII e siècles , qui affirme les principes de liberté et de responsabilité individuelles. Il repose sur l’idée que chaque être humain possède des droits naturels sur lesquels aucun pouvoir ne peut empiéter. En conséquence, les libéraux veulent limiter, au profit du libre-arbitre de chaque individu, les choix imposés à la société par l'État ou par d'autres formes de pouvoir, quels qu'en soient la forme et le mode de désignation. Le libéralisme est d'abord une morale individuelle, ensuite une philosophie de la vie en société dérivée de cette morale, enfin seulement, une doctrine économique qui se déduit logiquement de cette morale et de cette philosophie. Pour les libéraux, la dichotomie entre « libéralisme économique » et « libéralisme politique » n'existe pas. Il n'y a qu'un seul libéralisme. Au sens large, le libéralisme prône l'établissement d'une société caractérisée par la liberté de penser des individus, le respect du droit naturel, le libre échange des idées, l'initiative privée et son corollaire l'économie de marché, et un pouvoir politique légal et transparent garantissant les droits des minorités. Sommaire • 1 Présentation générale o 1.1 Les différents courants au sein du libéralisme o 1.2 Courants opposés au libéralisme • 2 Usages du terme • 3 Histoire du libéralisme o 3.1 Origines o 3.2 Naissance du libéralisme o 3.3 Influence grandissante en occident o 3.4 De la Révolution industrielle à nos jours • 4 Les fondements du libéralisme o 4.1 Les droits naturels o 4.2 L’éthique • 5 Les différents aspects du libéralisme o 5.1 Aspect social o 5.2 Aspect politique o 5.3 Aspect économique • 6 Critiques • 7 Références o 7.1 Bibliographie o 7.2 Liens externes Présentation générale L'individu est au centre du libéralisme. La plus haute tâche de l'État est d'assurer et de défendre la liberté individuelle qui est considérée comme imprescriptible. La liberté individuelle étant aux yeux des libéraux la norme fondamentale et le fondement de la société humaine autour de laquelle l'État, l'ordre politique et économique doivent être structurés. Mais, alors que pour les libéraux classiques, la primauté de la liberté individuelle est un principe absolu qui s'applique à tous les domaines de la vie en société, il est devenu courant de subordonner l’application de ce principe aux circonstances, de considérer que les volets philosophique, politique, social et économique du libéralisme sont indépendants les uns des autres, voire de réduire le libéralisme à ses aspects économiques comme le fait l'usage moderne français. Les différents courants au sein du libéralisme Il existe plusieurs courants de pensée libéraux qui se différencient notamment par leurs fondements philosophiques, par les limites et les fonctions qu’ils assignent à l'État, et par le domaine auquel ils appliquent le principe de liberté (économie, institutions politiques, domaine social). Il est ainsi courant de distinguer le libéralisme classique d'un Adam Smith du social- libéralisme et du libertarianisme (minarchisme, agorisme et anarcho-capitalisme). Courants opposés au libéralisme Le libéralisme s’oppose en outre aux doctrines holistes telles que le socialisme, l'étatisme ou le communautarisme qui définissent la personne comme faisant partie d’un corps social (groupe social, société...) auquel ses comportements et ses choix sont subordonnés. Il s'oppose aussi au totalitarisme et à toutes les formes d'abus de pouvoir qui limitent voire détruisent la liberté des individus. Il est enfin en contradiction avec les théories prônant soit l'étatisation totale de l'économie (tel le marxisme) ou en tout cas la régulation de l'économie par l'État (comme le keynésianisme). Si la reconnaissance et l'acceptation des versants social et politique dépasse le courant libéral, la liberté économique est beaucoup moins acceptée (nombreuses prestations étatiques obligatoires, tentatives de contrôle de l'économie par le collectif). Enfin, le mot « libéralisme » est utilisé dans des sens différents, plus ou moins larges, et quelquefois contradictoires. En partie à la faveur de ce flou sémantique, le libéralisme est l’objet de controverses nombreuses et souvent violentes et ce surtout en France, qui résultent souvent d’un désaccord sur le sens même du terme. Certains opposants le redéfinissent comme une idéologie responsable de la plupart des maux du monde, ou comme un courant de pensée étant aujourd'hui détourné de sa vocation d'origine; la dérèglementation de l'économie n'étant pas automatiquement factrice de libertés individuelles pour tous les acteurs économiques. Usages du terme Dans la tradition la plus ancienne, la liberté individuelle est un principe général qui s'applique à tous les domaines de la vie en société. Selon ce point de vue, c'est une erreur de séparer différentes formes de libéralisme, car toutes sont des conséquences indissociables d'un seul et même principe philosophique de liberté. Ce courant est souvent appelé « libéralisme classique » pour le distinguer des autres usages modernes du mot « libéralisme ». D'autres auteurs ne voient pas le principe de liberté comme absolu et le prônent selon le domaine. Ils sont rejoints par des spécialistes qui ne s'intéressent qu'à un domaine bien précis, et qui pour cette raison évitent de parler du libéralisme en général sur lequel ils ne travaillent pas. On distingue alors trois domaines principaux : • le libéralisme politique au sens étroit (organisation des droits politiques) ou large (coutumes, mœurs, éventuellement religion) ; • le libéralisme économique ; • le libéralisme en matière de mœurs et sur les questions de société. Les historiens des idées politiques, de leur côté, s'intéressent aux courants qui se sont réclamés du libéralisme à différentes époques et en différents lieux. Ils sont ainsi amenés à distinguer un grand nombre de variétés plus fines de courants libéraux 1. Il apparaît alors que le terme « libéralisme » recouvre aussi des réalités diverses selon les pays et leur histoire politique. • Aux États-Unis, on appelle « liberals » des progressistes, à peu près équivalents aux sociaux-démocrates européens mais en moins étatistes, ce qui les place à la gauche voire à l'extrême gauche : l'accent est mis sur la liberté de mœurs et l'égalité en droits (notamment sur le plan racial). Par contrecoup, les adversaires de l'État ont créé le terme « libertarian » (dont une des formes les plus radicales est l'anarcho-capitalisme). • En Europe, au contraire, le qualificatif « libéral » sert la plupart du temps à désigner une personne favorable au libéralisme économique, sans nécessairement faire référence à la philosophie libérale. Histoire du libéralisme Bien que le terme « libéralisme » pour désigner un courant de pensée ne soit apparu qu’en 1823 dans le Dictionnaire universel de la langue française, les origines de ce mouvement sont lointaines. Origines Pour certains historiens, la tradition libérale prolongerait le mouvement d’idées qui, depuis Aristote, Épictète et les Stoïciens, Diogène et les Cyniques, affirme la primauté de l’individu, réaffirmée par le monothéisme abrahamique (judaïsme, christianisme et islam), puis l’humanisme de la Renaissance. Dès le XVIe siècle, les philosophes de l'école de Salamanque reformulent la notion de droit naturel héritée d’Aristote et de Thomas d’Aquin, et en déduisent les principes de souveraineté du peuple et de séparation des pouvoirs. Dans le domaine économique, ils justifient la propriété privée, la libre circulation des personnes et des biens et défendent le libre marché. Au XVIIe siècle, le mouvement libéral s’incarne en particulier dans les levellers de la révolution anglaise de 1642. La pensée libérale se construit entre le milieu du XVIIe siècle et le milieu du XIXe siècle, sous l’impulsion des philosophes des Lumières, en opposition à l’absolutisme politique légitimé par des conceptions religieuses. Naissance du libéralisme John Locke pose ce qui deviendra les fondements de la philosophie libérale moderne, en organisant et en développant ses thèmes principaux : théorie des droits naturels, limitation et séparation des pouvoirs, justification de la désobéissance civile, affirmation de la liberté de conscience, séparation de l’Église et de l’État. Hume, Condillac, Montesquieu développent les conséquences de leurs positions philosophiques libérales dans les domaines politique et économique. Des penseurs plutôt connus en tant qu'économistes, comme Turgot, Adam Smith ou John Stuart Mill, prennent soin de rattacher leurs positions économiques aux racines philosophiques du libéralisme. L’école libérale dite « classique » se constitue alors comme une pensée cohérente englobant tous les domaines de l’action humaine étudiés à cette époque. Influence grandissante en occident Le libéralisme a exercé une profonde influence sur la révolution américaine de 1775. Une partie des élites, notamment bourgeoises, ayant soutenu la Révolution française de 1789 et dirigé le pays après la chute de la monarchie constitutionnelle, était partisane du libéralisme qui se traduisait en France par une pensée subversive à l'encontre de la monarchie absolue de droit divin. Certains des principes fondateurs du libéralisme sont contenus dans le préambule de la Constitution américaine de 1787, ainsi que dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. La révolution américaine est riche d'auteurs libéraux, de Thomas Jefferson et Benjamin Franklin à Thomas Paine. Le début du XIXe siècle voit l’approfondissement des idées libérales, avec, par exemple dans le domaine politique, Benjamin Constant et le cercle de Coppet qui rassemble des opposants libéraux à Napoléon, et Jean-Baptiste Say dans le domaine économique. Les libéraux s’efforcent uploads/Philosophie/ le-liberalisme.pdf

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