La philosophie de Max Théon Conférence, Paris 1966 C’est une grande responsabil

La philosophie de Max Théon Conférence, Paris 1966 C’est une grande responsabilité et une tâche malaisée de présenter la Philosophie Cosmique en raison de son extrême richesse, bien qu’elle soit fortement architecturée. Connaissance qui possède une Cosmogonie, une Astrosophie, qui établit les lois essentielles de l’Univers et les rapports du macrocosme avec le microcosme, apporte quantité d’aspects nouveaux sur la vie psychique trop ignorée de l’Occident, éclaire toutes les capacités du « roseau pensant » qu’est l’homme orienté par l’évolution vers sa véritable stature, et j’en passe… Dès lors, s’il est dans cet auditoire des personnes qui n’aient jamais entendu parler de la doctrine cosmique, elles comprendront facilement que celle-ci n’est pas née toute armée du cerveau de Max Théon à la manière de certains systèmes philosophiques personnels. Max Théon et son épouse inséparables dans l’œuvre qu’ils ont accomplie, ont eux-mêmes tenu à souligner qu’ils ont essentiellement remis en forme, exprimé dans une langue plus adaptée à l’époque où ils vécurent (seconde moitié du XIXème et début du XXème siècles), revivifié et simplifié des données traditionnelles qui constituent, à travers d’immenses périodes de temps, les assises et l’optique d’une connaissance-sagesse dont toutes les grandes religions et philosophies spiritualistes ont reçu des empreintes, toujours reconnaissables sous les déformations qu’elles ont pu subir. Rappelons en passant le sens du mot TRADITION qui veut dire : « Ce qui est légué ou transmis », en l’occurrence sur la plus haute finalité humaine, individuelle et collective. Ceux qui reçoivent ce legs en raison de leurs capacité exceptionnelles, qui y répondent par tout leur être, qui le vivent et le font rayonner autour d’eux sont à proprement parler des « Initiés » au sens étymologique du mot : conduit en dedans, conduit dans les profondeurs où se retrouvent les hauteurs. Mais si la Philosophie Cosmique s’appuie sur les connaissances de l’ésotérisme universel, plus particulièrement la tradition égypto-chaldéenne, elle n’en présente pas moins une très importante originalité due à un éclairage plus scientifique, à l’accent nouveau mis sur certains aspects, enfin à de larges apports non dévoilés avant elle de la Tradition orale, précieuse à la fois par son contenu et par les clés qu’elle fournit pour une compréhension approfondie de la Tradition écrite. Qui était Max Théon ? Où avait-il été d’abord initié ? Né en 1848, de nationalité polonaise, il fut pendant de longues années l’individualité la plus marquante du Centre initiatique connu sous le nom de « Holy Brothers of Louxor », dans l’Ordre des Saints Frères de Louxor dont l’ésotérisme, répandu dans le passé par diverses ramifications, pénétra le Mosaïsme, la doctrine Pythagoricienne, comme celle de Zoroastre, de Confucius, de Lao-Tseu, d’autres encore. Plus tard (j’emprunte ces informations à un opuscule de Pascal Thémanlys sur Max Théon), le Maître, en qui brûlait une flamme libertaire et que n’était pas sans gêner le formalisme ritualiste, s’écarta volontairement des Saints Frères de Louxor, « sans considérer pour autant leurs enseignements obscurcis ». Porté par le désir de travailler librement à « désocculter l’occulte » (le mot est de lui), et après avoir voyagé dans divers pays en cherchant intuitivement la compagne qui serait, en parfaite dualité spirituelle, l’associée de ses recherches et de tout son labeur, c’est à Londres qu’il la rencontra au cours d’une réception. Il est dit qu’au premier attouchement de leurs mains ils surent qu’ils faits l’un pour l’autre sans retour, prédestinés à une grande œuvre commune. Madame Théon, d’origine celtique, était une « sensitive » aux dons prodigieux. Le vocabulaire cosmique désigne par ce terme « sensitif » tout sujet possédant un ou plusieurs sens hyperphysiques, dont la Tradition déclare qu’ils étaient au nombre de sept – en plus des cinq sens courants – chez l’homme du type primordial involué. Munis de ces antennes délicates comparables à nos radars, les sensitifs peuvent, non seulement repérer des phénomènes qui échappent à la plupart des humains mais encore, en état d’extériorisation dûment protégée, explorer certaines régions du Cosmos au-delà du plan physique le plus matériel. Madame Théon offrait cette association très rare de dons psychiques développés à l’extrême et d’une intelligence active du type viril. Elle fut, dans l’enveloppement constant de la puissance de son mari, la contemplative qui relève les voiles sur « des degrés de connaissance encore inexplorée ou perdu ». Max Théon se plaisait à dire d’elle : « Voici notre lumière ». J’ai conscience que ces dernières remarques peuvent soulever chez certains esprits des doutes sur le caractère réaliste, ou disons rationnel, de ce qui pour une part est une révélation. Pourquoi cependant puisque toute connaissance part des instruments d’information que sont nos sens, qu’ils soient physiques, psychiques ou spirituels ? La réponse à cette objection possible m’entraînerait à ouvrir ici une parenthèse trop longue ; elle pourra être abordée, s’il y a lieu, dans les questions qui suivront cet exposé. Les Maîtres se fixèrent à Tlemcen, en Algérie, dans une retraite merveilleusement paisible. C’est aux environs de 1900 qu’ils se décidèrent à fonder le Mouvement Cosmique et la Revue Cosmique consacrée à « l’Étude et à la Restitution de la Tradition Primitive ». Le premier Directeur de la Revue Cosmique, qui parut pendant sept années, fut Charles Barlet. Sous le titre général de « La Tradition Cosmique », se trouve rassemblée la matière de six volumes, somme inépuisable de connaissance philosophique, spirituelle et psychique dont je vais tenter maintenant d’évoquer les données essentielles. Le premier point des « Bases de la Philosophie Cosmique » qui en comptent dix-huit, est primordial. Il déclare : « La Cause sans Cause seule est sans Forme ». Elle est par conséquent hors de la conception humaine, elle est l’Impensable ». C’est l’Énergie Divine éternelle, indivisible et capable de tout pénétrer, faite pour animer la Matière elle-même éternelle et sans limite, mais divisible à l’Infini (comme il devient évident dans la physique nucléaire), pour se revêtir d’elle et se manifester par elle jusqu’à ce point de pénétration et de réponse parfaites qui serait le « Vêtement sans couture » de la Bible, ou le « point oméga » de Teilhard de Chardin. Si la Cause Première est seule sans forme, il s’ensuit que tout l’Univers phénoménal est susceptible de revêtir la forme et, par conséquent, possède un support de substances aux innombrables gradations de densité et subtilité, dont les plus éthérés seront pour longtemps encore, sinon pour toujours, inaccessibles à la mensuration expérimentale. Cette conception est d’une portée immense, comme elle est de plus en plus vérifiée par la science. Elle met fin à la dichotomie longtemps prévalente : un corps matériel concret, habitat et plus encore prison tenue pour assez méprisable d’une âme totalement in-substanciée, dont les démarches agiraient (comment ?) dans l’abstrait. Avant la science officielle, et désormais avec elle, la Philosophie Cosmique affirme que toute vie manifestée est énergétique et que tout mode d’énergie a sa fréquence vibratoire. J’écrivais voilà quelque temps dans un exposé sur l’Aura : « Notre vie intérieure n’est pas plus abstraite que l’air ou l’eau du ruisseau qui coule, sauf que ses substances sont incalculablement plus éthérées. Une idée, une équation mathématique sont abstraites, mais la pensée ne l’est pas (la preuve est qu’elle peut être captée à distance dans certaines conditions) ; la notion de bonté est abstraite mais non pas le mouvement d’émotion ou de compassion suscité par la bonté. Ainsi se trouve rejetée la conception d’une « Création » ex-nihilo de l’Univers, à laquelle est substituée celle de manifestations successives, de formation (ou mise en forme) et de classification de la matière primitivement mélangée en ce que la Philosophie Cosmique appelle des « États » de la matière et, à l’intérieur de ces États, des « Degrés » selon leur niveau de raréfaction ou de densité. Immense clavier qui, dès le prodigieux élargissement du Cosmos que l’astronomie, la physique, la géologie, la paléontologie ont ouvert à l’esprit humain en évoquait déjà les dimensions et la durée vertigineuses. En-deçà de l’Impensable, tout est théoriquement pensable comme aussi tout devient duel, aucune manifestation n’étant possible sans l’interaction de deux pôles, l’un actif, l’autre réceptif, l’un relevant du principe masculin, l’autre du principe féminin. Ce qui a fait dire parfois : 2 est le premier nombre. Comment l’œuvre de classification et de formation – œuvre d’amour toujours fidèle au respect de la liberté – comment fut-elle accomplie à travers les éons du temps ? La deuxième Base de la Philosophie Cosmique déclare à ce sujet : « La Formation de tous les états et de tous les mondes, ainsi que de leurs habitants, est l’œuvre des Procédants, des Attributs, de leurs Émanations et de leurs Formations ». C’est toujours la Cause sans Cause Divine qui agit, mais en quelque sorte (puisqu’il nous faut bien employer des termes intelligibles pour ces choses qui les débordent), par transmission de ses desseins et de ses pouvoirs à des Entités intermédiaires composant une chaîne grandiose entre les « Cieux » et « les Terres ». Pour donner au moins un point de repère, l’Elohim de la Bible est, uploads/Philosophie/ max-theon 2 .pdf

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