Litteratura.com Collections LES FLEURS DU MAL CHARLES BAUDELAIRE Première éditi
Litteratura.com Collections LES FLEURS DU MAL CHARLES BAUDELAIRE Première édition de 1857, incluant les pièces condamnées LES FLEURS DU MAL CHARLES BAUDELAIRE Litteratura.com Collections 4 Les Fleurs du Mal Litteratura.com Collections SOMMAIRE DÉDICACE 8 AU LECTEUR 9 SPLEEN ET IDÉAL 10 I. Bénédiction 11 II. Le Soleil 14 III. Elévation 15 IV. Correspondances 16 V. 17 VI. Les Phares 18 VII. La Muse malade 20 VIII. La Muse vénale 21 IX. Le Mauvais Moine 22 X. L’Ennemi 23 XI. Le Guignon 24 XII. La Vie antérieure 25 XIII. Bohémiens en Voyage 26 XIV. L’Homme et la Mer 27 XV. Don Juan aux Enfers 28 XVI. Châtiment de l’Orgueil 29 XVII. La Beauté 30 XVIII. L’Idéal 31 XIX. La Géante 32 XX. Les Bijoux (pièce condamnée) 33 XXI. Parfum exotique 34 XXII. 35 XXIII. 36 XXIV. Sed non satiata 37 XXV. 38 XXVI. Le Serpent qui danse 39 XXVII. Une Charogne 41 XXVIII. De profundis clamavi 43 XXIX. Le Vampire 44 XXX. Le Léthé (pièce condamnée) 45 XXXI. 46 XXXII. Remords posthume 47 5 Les Fleurs du Mal Litteratura.com Collections XXXIII. Le Chat 48 XXXIV. Le Balcon 49 XXXVI. Tout entière 51 XXXVII. 52 XXXVIII. Le Flambeau vivant 53 XXXIX. A Celle qui est trop gaie (pièce condamnée) 54 XL. Réversibilité 56 XLI. Confession 57 XLII. L’Aube spirituelle 59 XLIII. Harmonie du Soir 60 XLIV. Le Flacon 61 XLV. Le Poison 62 XLVI. Ciel Brouillé 63 XLVII. Le Chat 64 XLVIII. Le Beau Navire 66 XLIX. L’invitation au voyage 68 L. L’Irréparable 70 LI. Causerie 72 LII. L’héautontimorouménos 73 LIII. Franciscae meae laudes 74 LIV. A une Dame créole 75 LV. Moesta et errabunda 76 LVI. Les Chats 77 LVII. Les Hiboux 78 LVIII. La cloche fêlée 79 LIX. Spleen 80 LX. Spleen 81 LXI. Spleen 82 LXII. Spleen 83 LXIII. Brumes et pluies 84 LXIV. L’irrémédiable 85 LXV. A une mendiante rousse 87 LXVI. Le Jeu 88 LXVII. Le crépuscule du soir 90 LXVIII. Le crépuscule du matin 91 LXIX. 92 LXX. 93 LXXI. Le tonneau de la haine 94 LXXII. Le revenant 95 LXXIII. Le mort joyeux 96 LXXIV. Sépulture 97 LXXV. Tristesses de la lune 98 6 Les Fleurs du Mal Litteratura.com Collections LXXVI. La musique 99 LXXVII. La pipe 100 FLEURS DU MAL 101 LXXVIII. La Destruction 102 LXXIX. Une Martyre 103 LXXX. Lesbos (pièce condamnée) 105 LXXXI. Femmes damnées (pièce condamnée) 108 LXXXII. Femmes damnées 111 LXXXIII. Les Deux Bonnes Sœurs 112 LXXXIV. La Fontaine de Sang 113 LXXXV. Allégorie 114 LXXXVI. La Béatrice 115 LXXXVII. Les métamorphoses du vampire (pièce condamnée) 116 LXXXVIII. Un Voyage à Cythère 117 LXXXIX. L’Amour et le Crâne 119 RÉVOLTE 120 XC. Le Reniement de Saint Pierre 121 XCI. Abel et Caïn 122 XCII. Les Litanies de Satan 124 LE VIN 127 XCIII. L’Ame du Vin 128 XCIV. Le Vin de Chiffonniers 129 XCV. Le Vin de l’Assassin 130 XCVI. Le Vin du Solitaire 132 XCVII. Le Vin des Amants 133 LA MORT 134 XCVIII. La Mort des Amants 135 XCIX. La Mort des Pauvres 136 C. La Mort des Artistes 137 7 Les Fleurs du Mal Litteratura.com Collections Note sur la présente édition: Le texte présenté ci-dessous présente l’intégralité des poèmes que Baudelaire publie en 1857 sous le titre Les Fleurs du Mal. Le 25 juillet 1857, les éditeurs Poulet-Malassis et de Broise impriment plus de 1000 volumes du recueil de cent poèmes (dont cinquante-deux sont inédits). Le Parquet de Paris poursuit, pour offense à la morale publique et à la morale religieuse. Le 20 août 1857, Baudelaire se voit condamné pour outrage à la morale publique et aux bonnes moeurs, six des poèmes seront retirés des prochains volumes imprimés: Les Bijoux Le Léthé A celle qui est trop gaie Lesbos Femmes Damnées (Delphine et Hippolyte) Les Métamorphoses du Vampire Cette édition inclut ces six poèmes, à la place même où l’auteur les avait disposés. Le délit d’outrage à la morale religieuse n’a pas été retenu et sont maintenus Le Reniement de Saint-Pierre, Les Litanies de Satan, Abel et Caïn et Le Vin de L’Assassin. 8 Les Fleurs du Mal Litteratura.com Collections Au Poète impeccable Au parfait magicien ès lettres françaises A mon très-cher et très-vénéré Maître et ami Théophile Gautier Avec les sentiments De la plus profonde humilité Je dédie Ces Fleurs maladives C.B. 9 Les Fleurs du Mal Litteratura.com Collections AU LECTEUR La sottise, l’erreur, le péché, la lésine, Occupent nos esprits et travaillent nos corps, Et nous alimentons nos aimables remords, Comme les mendiants nourrissent leur vermine. Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches ; Nous nous faisons payer grassement nos aveux, Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux, Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches. Sur l’oreiller du mal c’est Satan Trismégiste Qui berce longuement notre esprit enchanté, Et le riche métal de notre volonté Est tout vaporisé par ce savant chimiste. C’est le Diable qui tient les fils qui nous remuent ! Aux objets répugnants nous trouvons des appas ; Chaque jour vers l’Enfer nous descendons d’un pas, Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent. Ainsi qu’un débauché pauvre qui baise et mange Le sein martyrisé d’une antique catin, Nous volons au passage un plaisir clandestin Que nous pressons bien fort comme une vieille orange. Serré, fourmillant, comme un million d’helminthes, Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons, Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes. Si le viol, le poison, le poignard, l’incendie, N’ont pas encor brodé de leurs plaisants dessins Le canevas banal de nos piteux destins, C’est que notre âme, hélas ! n’est pas assez hardie. Mais parmi les chacals, les panthères, les lices, Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents, Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants, Dans la ménagerie infâme de nos vices, II en est un plus laid, plus méchant, plus immonde ! Quoiqu’il ne pousse ni grands gestes ni grands cris, Il ferait volontiers de la terre un débris Et dans un bâillement avalerait le monde ; C’est l’Ennui ! L’œil chargé d’un pleur involontaire, II rêve d’échafauds en fumant son houka. Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat, – Hypocrite lecteur, – mon semblable, – mon frère ! 10 Les Fleurs du Mal Litteratura.com Collections SPLEEN ET IDÉAL Spleen et Idéal 11 Litteratura.com Collections I BÉNÉDICTION Lorsque, par un décret des puissances suprêmes, Le Poète apparaît en ce monde ennuyé, Sa mère épouvantée et pleine de blasphèmes Crispe ses poings vers Dieu, qui la prend en pitié : – « Ah ! que n’ai-je mis bas tout un nœud de vipères, Plutôt que de nourrir cette dérision ! Maudite soit la nuit aux plaisirs éphémères Où mon ventre a conçu mon expiation ! Puisque tu m’as choisie entre toutes les femmes Pour être le dégoût de mon triste mari, Et que je ne puis pas rejeter dans les flammes, Comme un billet d’amour, ce monstre rabougri, Je ferai rejaillir ta haine qui m’accable Sur l’instrument maudit de tes méchancetés, Et je tordrai si bien cet arbre misérable, Qu’il ne pourra pousser ses boutons empestés ! » Elle ravale ainsi l’écume de sa haine, Et, ne comprenant pas les desseins éternels, Elle-même prépare au fond de la Géhenne Les bûchers consacrés aux crimes maternels. Pourtant, sous la tutelle invisible d’un Ange, L’Enfant déshérité s’enivre de soleil Et dans tout ce qu’il boit et dans tout ce qu’il mange Retrouve l’ambroisie et le nectar vermeil. II joue avec le vent, cause avec le nuage, Et s’enivre en chantant du chemin de la croix ; Et l’Esprit qui le suit dans son pèlerinage Pleure de le voir gai comme un oiseau des bois. Tous ceux qu’il veut aimer l’observent avec crainte, Ou bien, s’enhardissant de sa tranquillité, Cherchent à qui saura lui tirer une plainte, Et font sur lui l’essai de leur férocité. Spleen et Idéal 12 Litteratura.com Collections Dans le pain et le vin destinés à sa bouche Ils mêlent de la cendre avec d’impurs crachats ; Avec hypocrisie ils jettent ce qu’il touche, Et s’accusent d’avoir mis leurs pieds dans ses pas. Sa femme va criant sur les places publiques : « Puisqu’il me trouve assez belle pour m’adorer, Je ferai le métier des idoles antiques, Et comme elles je veux me faire redorer ; Et je me soûlerai de nard, d’encens, de myrrhe, De génuflexions, de viandes et de vins, Pour savoir si je puis dans un cœur qui m’admire Usurper en riant les hommages divins ! Et, quand je m’ennuierai de ces farces impies, Je poserai sur lui ma frêle et forte main ; Et mes ongles, pareils aux ongles des harpies, Sauront jusqu’à son cœur se frayer un chemin. Comme un tout jeune oiseau qui tremble et qui palpite, J’arracherai ce cœur tout rouge de son sein, Et, pour rassasier ma bête favorite Je le lui jetterai par terre avec dédain ! » Vers le Ciel, où son œil voit un trône splendide, Le Poète serein lève ses bras pieux uploads/Religion/ baudelaire-les-fleurs-du-mal-1857.pdf
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- Publié le Oct 29, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
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