H B BEHIND BeHind n0 Rédactrice en chef Blanche Marcel Journalistes culture Gwe

H B BEHIND BeHind n0 Rédactrice en chef Blanche Marcel Journalistes culture Gwendoline cozette Chloé plano Anna venet Journaliste Beauté Mélissa sekkal Journalistes Société Ana michelot Cristina Lièvre Journaliste food Cristina Lièvre Directrices artistiques Alice Mascher Marine Regimbeau Portraits FABRICE GAIGNAUL T TESSA ABARRO STÉPHANIE TORRE BLANCHE MARCEL Mannequins BRICE AMELLE MAXIME SARAH Illustratrice Sarah mascher Imprimé chez De toutes les couleurs Paris 75015 Rédaction ESJ PARIS 107 RUE DE TOLBIAC 75013 PARIS 66 FOOD City Food : pour bien manger, mangeons cachés ! 72 SOCIÉTÉ L'amour en temps de covid : un coup de foudre insolite et pourtant... 7 4 PORTRAIT Stéphanie Torre, une amoureuse des mots au service des maux 82 SOCIÉTÉ Les Colleuses : on se réapprprie la rue, en faisant parler les murs 86 POTRAIT Blanche Marcel, une véritable "Girl Boss" aussi inspirée qu'inspirante 94 Le MOT DE LA FIN OMMAIRE 7 EDITO 8 SOCIÉTÉ Alexia Cassar, la dame aux tétons 14 BEAUTÉ Le cosmétique le plus khôl du monde 20 CUL TURE Dans les coulisses de You et The Bold Type avec Danielle Launzel 30 PORTRAIT Fabrice Gaignault, la plume des célébrités 38 CUL TURE La haute couture fait son cinéma 42 MODE La mode sans ornement, le corps tout simplement 54 PORTRAIT Tessa Abarro, le jeu de l'entreprenariat 62 HISTOIRE Bienvenue chez Lapérouse S EDITO Neuf. C’est le nombre de femmes que compte ce premier numéro de Behind. 9 passionnées, 9 déterminées, 9 femmes prêtes à tout pour aller au bout de leurs rêves. Le chemin est long, semé d’embûches, mais ce qui est sûr, certain, c’est que ces 9 femmes ont tout, sauf peur. Les challenges ça leur connaît et avec ce tout nouveau projet, c’est l’inclusivité qu’elles veulent prôner. Parler et écrire à toutes les femmes et tous les hommes, tous les secteurs, rendre visible ce qu’il ne l’est pas, aller à la rencontre de toutes ces âmes si inspirantes, passionnantes que personne n’ose mettre en avant. C’est l’objectif de Behind. Fouiner, aller rechercher, derrière, en dessous, partout. Entre sérieux et légèreté, entre mode et beauté, vous y trouverez un ton, une émotion, un angle que vous n’aurez pu voir nul part ailleurs. Prêts à faire le grand saut dans l’inconnu ? Nous vous garantissons que l’atterrissage sera rempli de découvertes, d’apprentissages, de belles valeurs, de beaux projets et de belles initiatives. Bienvenue dans le monde réel, celui partagé de tous, celui de Behind. Blanche Marcel, Rédactrice en chef Edito Illustration de Sarah Mascher d’après la photo «Smoke ‘n’ Snow de Ilona D. Veresk Alexia Cassar Par Ana Michelot PORTRAIT La dame aux tétons À 44 ANS, ELLE RÉPARE LES CŒURS DE CELLES QUI ONT COMBATTU LE CANCER DU SEIN, ATTENTION AUCUNE CHIRURGIE CARDIAQUE AU PROGRAMME, MAIS UNE TECHNIQUE TOUT AUSSI MINUTIEUSE: LA RECONSTRUCTION DU TÉTON ET DE SON ARÉOLE GRÂCE AU TATOUAGE 3D. ALEXIA CASSAR EST LA PREMIÈre TATOUEUSE EN EUROPE À AVOIR PRATIQUÉ CET ART, CELUI DE REDONNER AUX POITRINES MEURTRIES PAR LE CANCER, UN ASPECT PRESQUE IDENTIQUE À CELUI QU'ELLES AVAIENT AVANT LA MALADIE. UN TRAVAIL AU RÉALISME BLUFFANT, QUI RÉPARE LE CORPS MAIS AUSSI L'ESPRIT. IÉTÉSOCIÉTÉSOCIÉTÉSOCIÉTÉSOCIÉTÉSOCIÉTÉSOCIÉT Photo © @tatouage3Dcancerdusein Elle a donc tenté de demander à celui qui l’avait poussée à choisir cette voie, Vinnie Myers, de la former. Malheureusement, ce dernier lui répond qu’il ne donne pas de formation. Elle poursuit alors ses recherches, jusqu’à ce qu’une amie lui envoie un article sur une tatoueuse canadienne qui enseignait cette technique du tatouage artistique 3D. « Je l’ai contactée et me suis inscrite. J’ai pris un billet d’avion dans la foulée et trois mois plus tard je partais pour San Antonio... » Sur place, Alexia apprend des autres tatoueuses expérimentées et s’initie. « J’ai fait mon premier tatouage 3D artistique sur une magnifique femme six ans après sa double mastectomie...Je crois avoir vécu un des instants les plus émouvants de ma vie (en dehors de la naissance de mes trois filles !). Partager ce moment entre sourires et larmes avec les femmes est une source d’énergie illimitée pour moi ! », témoigne-t-elle. Le début d’une grande aventure En septembre 2017, Alexia est de retour en France et tatoue dans un local médical, loué pour accueillir ses clientes. Un jour, elle se décide à lancer une campagne de financement participatif pour ouvrir son propre salon. 400 donateurs répondent à son appel et en 45 jours ce ne sont pas moins de 33 000 euros qui sont rassemblés. La jeune femme peut réaliser son rêve et ce dernier prend place dans son jardin à Marly-la-ville. Il se nomme The Tétons Tattoo Shop. Un espace qu’elle décrit en trois mots : chaleureux, confidentiel et rassurant. « J’ai voulu créer un cocon douillet où les femmes auront un temps pour laisser derrière elles le vécu douloureux et entamer le nouveau chapitre de cette nouvelle vie avec une image d’elles-mêmes restaurée. » déclare Alexia. Et parce que les efforts payent toujours, en 2019, Alexia ouvre un deuxième salon, plus urbain cette fois, à Nice. De grands yeux bleus encadrés par des mèches blondes, le regard fixé sur sa machine, voilà comment Alexia passe ses journées de travail. La routine de toute tatoueuse me direz-vous ? Mais Alexia Cassar n’est pas une tatoueuse comme les autres. Elle a choisi de se spécialiser dans deux techniques bien particulières : le tatouage 3D du téton et de l’aréole, et le tatouage artistique sur les cicatrices de mastectomie. À l’origine, Alexia est biologiste dans le développement de molécules en cancérologie, elle connaît donc très bien le sujet. Mais au bout de 15 ans de carrière, un triste événement vient bouleverser sa vie et ses certitudes. Sa propre fille de 10 mois seulement, est touchée par une leucémie aiguë. En apprenant la nouvelle, Alexia a l’impression que son travail n’est pas assez concret, elle veut se mettre au service des malades. « Je me suis rendu compte que le tatouage avait été pour moi une sorte de psychothérapie accélérée dans les moments difficiles. Le tatouage pouvait aussi devenir une source de réconfort pour les femmes après un cancer du sein. Il pouvait les aider à retrouver leur estime de soi et la part de féminité qu’on leur a arraché avec l’épreuve du cancer... » Après avoir regardé une vidéo du tatoueur de tétons Vinnie Myers, renommé aux États-Unis et à l’international, l’idée de se reconvertir en tant que tatoueuse lui vient à l’esprit. Elle débute alors une formation de deux ans pour apprendre à tatouer des tétons après mastectomie. Un travail acharné qui lui fait prendre conscience que beaucoup se proclament eux-mêmes tatoueurs de reconstruction, sans en avoir le savoir-faire. Connaître chaque faille pour mieux reconstruire En parallèle de son travail, Alexia passe un an à faire des recherches. Elle s’informe auprès de médecins et chirurgiens sur les encres et leur potentielle toxicité, mais aussi sur les pathologies avec lesquelles le tatouage serait contre-indiqué. Elle se renseigne aussi sur la chirurgie du sein. Comment est reconstruit le sein après une mastectomie, le principe de la greffe, les effets de la radiothérapie...Des connaissances scientifiques indispensables selon elle, afin de savoir dire non à une personne si sa peau est trop fragile pour le tatouage. Elle quitte alors son travail de biologiste pour devenir apprentie dans un salon de tatouage traditionnel de son quartier pendant 1 an. L’opportunité de se former à la technique du tatouage «classique». Elle part ensuite se former dans la seule société qui fabrique et commercialise les pigments de dermopigmentation (une méthode consistant à introduire, au niveau de la partie profonde de la peau, le derme, une substance colorée afin de dessiner un motif visible, permanent ou semi- permanent). « Mais j’ai compris qu’il ne fallait pas s’arrêter là. Les pigments labiles ne durent pas et obligent les femmes à repasser sous les aiguilles. De plus, le résultat n’est pas forcément aussi réaliste qu’on le voudrait... », raconte Alexia Cassar. 10. 11. Photos © @thetétonstattooshop.com LE TÉMOIGNAGE DE MÉLISSA « J’ai voulu avoir recours au tatouage 3D, parce que je voulais garder l’aspect féminin, sexuel du téton, qui comporte quelque chose de sensuel. Il y avait aussi la volonté d’oublier que ce sein a été marqué, on sait qu’il s’est passé quelque chose, mais on est passée à autre chose. La vie a recommencé comme avant. C’était important pour moi. Le résultat est naturel et ce n’est pas juste un rond de couleur parce que d’autres proposent ce genre de tatouages, mais ce n’est pas possible de se reconstruire avec ça. On est encore abîmée, encore pas soi, pas entière. Je suis venue là pour être entière, pour ne pas qu’il me manque un morceau. Avec ce tatouage j’ai retrouvé mon morceau de moi que j’avais perdu, il y a deux ans déjà et c’est top ! » LE TÉMOIGNAGE DE BÉRÉNICE « J’ai subi une double mastectomie suite à mon cancer. Je voulais me reconnaître. C’était important que je me regarde dans le miroir et que je me reconnaisse, que je m’apprécie en me regardant, uploads/Societe et culture/ behind-magazine.pdf

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